Le POED fait progresser le plaidoyer pour l’efficacité du financement du climat au SB58 à Bonn

Lors de la récente Conférence de Bonn sur le changement climatique (SB58), le POED a continué à faire pression en faveur d’un programme de financement efficace de l’action climatique comme moyen de répondre de manière significative à l’aggravation de la crise, en ligne avec la campagne en faveur d’une transition juste.

Les positions du POED sur le financement du climat sont articulées dans sa note d’orientation politique intitulé Opérationnaliser les principes d’efficacité pour une architecture mondiale de financement du climat adaptée.

Dans ce document, la plateforme de la société civile aborde les principaux problèmes du régime actuel de financement du climat :

  • Les fonds ne sont pas compensatoires. Le financement climatique prend de plus en plus la forme de prêts, ce qui signifie que les fonds sont dus aux donateurs, inversant ainsi la relation obligatoire ;
  • Les fonds sont imprévisibles. La nature discrétionnaire des fonds climatiques entraîne une insuffisance financière et une imprévisibilité, ce qui entraîne des retards dans les mesures urgentes d’adaptation et d’atténuation dans les pays pauvres et empêche leur compensation par le Nord ;
  • Les fonds ne sont pas nouveaux ni additionnels. Les fonds ne représentent pas un financement nouveau et supplémentaire. En effet, certains pays développés continuent de comptabiliser leurs fonds climatiques dans le cadre de leur aide publique au développement (APD) ;
  • Les donateurs contrôlent les fonds et dictent l’ordre du jour. Les structures actuelles de gouvernance du financement climatique mondial préservent le contrôle inéquitable et irresponsable des ressources par le Nord et les entreprises ;
  • La corporatisation des fonds climatiques. Il y a une pression pour mobiliser le financement privé afin de combler le fossé entre les engagements et le financement climatique réel fourni par les pays développés. Cela sape le rôle essentiel joué par le financement public pour garantir l’appropriation par les pays et le développement centré sur les personnes dans la réponse au climat, mais favorise également/permet à certains des principaux pollueurs (y compris les entreprises liées aux combustibles fossiles) de prétendre écologiser leurs activités.
  • La pertinence de l’impact des projets sur le climat est surestimée : le système actuel d’établissement de rapports sur le financement du climat permet aux pays et aux banques multilatérales de développement de surestimer la composante climatique ou la pertinence des projets.
  • Pas d’alignement sur la Transition Juste. L’architecture financière actuelle est orientée vers des discours sur les « solutions basées sur la nature » qui ne sont pas durables et ne correspondent pas aux perspectives communes des travailleurs et des populations autour d’une transition juste pour des emplois verts, des systèmes de production, de distribution et de consommation.

En réponse, le POED met en œuvre les quatre principes d’efficacité (appropriation par le pays, focalisation sur les résultats, partenariats inclusifs, transparence et responsabilité mutuelle) dans le financement du climat :

  • Appropriation démocratique par les pays. Les pays en développement doivent avoir la possibilité de définir et d’atteindre leurs propres objectifs et d’exercer un leadership efficace sur leurs stratégies, politiques et programmes de développement respectifs afin de parvenir à la résilience climatique. Il est essentiel, dans le cadre de ce programme, de respecter le principe des responsabilités communes mais différenciées (RCMD), en particulier dans le contexte des discussions sur le nouvel objectif collectif quantifié pour le financement de la lutte contre le changement climatique.
  • Se concentrer sur les besoins des personnes les plus vulnérables au changement climatique. Le financement de la lutte contre le changement climatique doit atteindre les pays et les communautés qui en ont le plus besoin : les peuples autochtones, les communautés agricoles, les communautés côtières, les bidonvilles urbains, les pêcheurs, les femmes rurales, les enfants, entre autres groupes marginalisés. Dans cette optique, les modalités de financement doivent être simples et accessibles.
  • L’élaboration de politiques climatiques et la gouvernance inclusives. Les pays doivent institutionnaliser des mécanismes d’engagement et les communautés doivent jouer un rôle principal dans l’identification, la définition, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes, projets et activités d’atténuation et d’adaptation. En outre, il est important que les donateurs, les OSC et les autres parties prenantes travaillent ensemble pour placer les communautés au centre, renforcer les connaissances locales et l’apprentissage sur le terrain. Les OSC, en tant qu’acteurs du développement à part entière et en première ligne face aux impacts du changement climatique, devraient être financées pour y répondre.
  • Transparence et responsabilité mutuelle. L’administration du financement climatique exige la mise à disposition du public d’informations complètes, précises et opportunes sur la structure d’un canal de financement, les données financières, les organes de gouvernance et de décision, les documents de préparation des projets, les décisions de financement effectives et les décaissements effectués, ainsi que les résultats de la mise en œuvre.

Le POED a fait part de ces positions aux partenaires présents au #SB58, dont la plupart font partie de Demand Climate Justice, un réseau d’organisations de la société civile œuvrant pour la justice climatique.

Organisé par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le SB58 est une étape clé et un événement préparatoire à la 28e Conférence des Parties (COP), qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre de cette année.

 

Photo du Réseau sud-africain d’action pour le climat (South Africa Climate Action Network)

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