Le Groupe de travail (GT) du POED sur les pays en situation de conflit et de fragilité décortique les thèmes de l’aide et du militarisme.

Du 6 au 7 mars 2018, le Groupe de travail (GT) du POED sur les pays en situation de conflit et de fragilité a organisé une table ronde et un atelier de deux jours. Le but était de partager les expériences et les perspectives des évolutions et des conséquences du militarisme par rapport à la coopération au développement. L’accent a été mis sur les pays et les régions touchés par des conflits. 

L’objectif de cette réunion était de partager des informations et des analyses, et d’aboutir à des recommandations, afin d’aborder les différentes modalités ou formes d’interconnexions entre la coopération ou l’aide au développement à l’échelle internationale et les objectifs militaires ou de sécurité dans les pays et les régions concernés, entres autres. Le rôle du POED dans les pays touchés par des conflits et dans les pays donateurs a également été abordé.

Yodhim dela Rosa de Reality of Aid-Asie a fait remarquer que 8 pays sur 12 dans les régions d’Asie et du Pacifique sont des États fragiles, notamment la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Kiribati, le Vanuatu et la Papouasie occidentale. Il a fait référence aux données de la Banque mondiale qui indiquent que 50 % des personnes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté viennent de l’Afrique subsaharienne, et l’autre moitié de l’Asie orientale et de la région du Pacifique. Yodhim dela Rosa a déclaré que les dépenses militaires des gouvernements ont augmenté. Par exemple, de 1998 aux années 2000, les dépenses étaient faibles, alors que des années 2000 à aujourd’hui, les dépenses ont augmenté, avec une bonne partie de l’aide militaire provenant des États-Unis.

Réagissant à l’absence d’une définition de la fragilité et aux faibles cadres de fragilité dominés par l’Occident, Beverly Longid, coprésidente du Groupe de travail du POED sur les pays en situation de conflit et de fragilité, a annoncé : « Nous devons appréhender la fragilité du point de vue des personnes pauvres et marginalisés. Les récits doivent se centrer sur eux ».

Les participants représentaient l’Ouganda, le Gabon, le Kenya, la Tanzanie, les Philippines, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Cameroun, l’Inde, Chypre et la Papouasie occidentale. Les organisations représentées comprenaient des organisations de femmes, des réseaux de peuples autochtones, des réseaux religieux, des ONG internationales, des mouvements sociaux de terrain, des syndicats nationaux et le secteur rural du POED. La réunion représentait l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient.

Des participants divers étaient présents : des organisateurs de communauté, des auxiliaires juridiques, des spécialistes de l’égalité des sexes, des coordinateurs régionaux, des présidents de réseau, des secrétaires généraux de réseau, des coordinateurs nationaux, des coordinateurs internationaux et des coordinateurs de jeunesse. Les participants étaient issus de différents domaines de travail, notamment l’égalité des sexes, la défense environnementale, les peuples autochtones, la promotion des droits de l’homme, la démocratie et les droits des travailleurs.

Beverly Longid a également souligné que la plupart des conflits qui touchent les régions sont liés aux ressources naturelles. L’accent a ensuite été mis sur la nécessité de se demander si les ressources disponibles au sein de nos communautés servent les intérêts des peuples.  Par exemple, la République démocratique du Congo et les Philippines disposent de vastes ressources minières et naturelles mais les populations locales n’en bénéficient pas. 

Yves Niyiragira, directeur exécutif de Fahamu, a précisé que leurs publications en ligne incluent des reportages sur les agriculteurs en Colombie, au Chili et aux Philippines. Il a également indiqué que le bulletin électronique servait de plateforme pour permettre aux Africains de faire entendre leur voix sur leurs problèmes. Le commerce en général et les accords commerciaux ont également été évoqués comme des moyens de dissimuler des opérations militaires conjointes.

L’Afrique a beaucoup misé sur les constructions d’après-guerre, tout comme sur l’APD allouée à la reconstruction post-conflit sous couvert du développement. Il a été souligné qu’il était nécessaire de connaître les intérêts économiques et politiques des donateurs et des superpuissances.

MalikSy, membre de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, a fait part des problèmes qui touchent son pays et l’Afrique dans son ensemble, en lien avec les situations de conflit et de fragilité. Il a déclaré que l’Afrique était encore connue comme un continent marqué par les guerres et les conflits et que la militarisation contribuait à la détérioration des droits de l’homme.

Jiten Yunan a parlé de la souffrance des peuples autochtones suite à l’augmentation des situations de conflit et de fragilité, principalement dues à la présence de ressources naturelles sur leurs territoires. En Asie, les nombreuses souffrances des peuples autochtones sont liées aux conflits fonciers. En effet, les peuples autochtones sont victimes d’expulsions de leurs propres terres, ouvrant ainsi la voie à l’installation de sociétés transnationales et entraînant de grands projets de barrage au sein des communautés. 

Lorraine Marriot de World Vision International a parlé du travail de son ONG dans la région du Moyen-Orient, dans des pays tels que la Syrie, le Yémen et la Jordanie. Elle a expliqué que la situation des communautés victimes de conflits au Moyen-Orient s’aggrave de jour en jour. La situation est tellement grave dans les pays les plus touchés du Moyen-Orient que les personnes n’ont pas accès aux nécessités de base, telles que l’eau et les soins de santé.

Le groupe a également partagé les réactions de plusieurs peuples contre le militarisme dans la région Asie-Pacifique, y compris les actions des OSC afin de contrer les opérations. Ces actions comprennent des mouvements antimilitaires, y compris des mouvements de base antimilitaires aux Philippines et des manifestations antimilitaires en Corée.

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